Entretien réalisé par Dina Litvinova, MLL
215 Intermediate French I, octobre 2014
Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours?
Je m’appelle Benoit Alixant-Futin. J’ai 22 ans. Je suis originaire de l’Est de la France dans le Jura en région Franche-Comté. J’ai commencé mes études à Lyon avant d’aller sur Lille après une année d’étude en Angleterre. Je suis étudiant en deuxième année de Master Relation Internationale et Coopérations Interculturelles en France à l’Université Lille 3 Charles de Gaulles dans le Nord.
Pourquoi avez-vous décidé de venir en Bulgarie ?
Sur la scène internationale, et dans le marché du travail, parler une langue qui n’est pas répandue en plus de parler d’autres langues beaucoup plus pratiquées est un atout de poids. C’est même indispensable pour certains postes auxquels j’aspire. La Bulgarie est un partenaire économique et politique important pour la France. Venir en Bulgarie présentait donc des avantages sur le plan professionnel.
Toutefois ce qui m’a attiré en premier lieu, c’est la richesse de l’histoire et de la culture bulgare. Les racines de cette culture sont anciennes. Terre de passage de par la présence du Danube, de nombreuses civilisations ont laissé un héritage culturel dont l’influence marque encore les générations contemporaines. De plus, l'architecture bulgare est atypique. Malheureusement, nombre de ses monuments, cloîtres, monastères, églises et musées ne sont pas suffisamment mis en valeur. Venir en Bulgarie représentait également pour moi l’opportunité de me rendre pour la première fois en Europe de l’Est. Les démocraties populaires au temps de l’URSS, la dissolution de l’ex-Yougoslavie, le Kosovo devenant un état et plus récemment le conflit interne en Ukraine sont autant de thèmes qui ont toujours attirés mon attention. Cependant, afin de mieux les comprendre, il fallait que je découvre le point de vue d’une autre culture, une qui soit située dans cette espace géographique.
Comment avez-vous connu l’Alliance Française de Blagoevgrad ?
Par internet.
Comment avez-vous vécu votre arrivée ?
Au départ, je n’ai pas été dépaysé autant que je le pensais. Après tout, on nous apprend dans notre parcours qu’il est important de se focaliser sur les points communs entre notre nouvel environnement et notre ancien afin de faciliter la transition. De plus, j’ai été très bien accueilli donc je n’ai pas été une seule fois nostalgique durant mon séjour.
Qu’est-ce que vous avez fait pendant votre temps libre ?
J’ai profité de mon temps libre pour discuter avec des amis bulgares et me promener afin de m’imprégner de l’atmosphère ambiante.
Est-ce que cette expérience à l’étranger vous a changé ?
Je ne saurais expliquer ou décrire exactement ce qui a changé en moi. Tout ce que je peux certifier c’est que mon retour en France fut difficile.
Avez-vous observé des différences culturelles ?
Les différences les plus visibles sont bien évidement les habitudes et les gestes de la vie quotidienne car ce sont des aspects culturels qui sont directement observables. On peut remarquer le poids des superstitions qui conduisent les bulgares à avoir des gestes automatiques tels que ne jamais poser son sac par terre. Mais cela sous-tend l’existence d’une différence plus profonde et ancrée dans la conscience collective. La plus grande divergence réside dans le fait que les bulgares ont une grille d’interprétation collective de leur environnement qui leur est propre. Cela conduit à avoir une vision du monde différente. Par exemple, certains événements ne sont pas interprétés de la même manière. Surtout les événements géopolitiques récents.
En Bulgarie, les émotions, le ressenti, la relation à l’autre ont un poids très important dans tous les aspects de la vie, professionnelle comme personnelle. D’ailleurs, les relations professionnelles débouchent fréquemment sur des relations amicales.
En France, ces deux aspects de la vie sont souvent dissociés. Le monde du travail est davantage rationnel qu’émotionnel. Il existe un mur entre la vie professionnelle d’un individu et sa vie personnelle qui est par définition privée.
En somme, la société bulgare est marqué par le relationnel et le rapport à l’autre tandis que la société française est régie par des règles juridiques.
Avez-vous connu la culture bulgare ?
En deux mois, je dirais plutôt que j’ai découvert un avant-goût de la culture bulgare.
Que voudriez-vous conseiller aux autres stagiaires ?
De venir à l’Alliance française de Blagoevgrad car c’est une expérience enrichissante autant sur le plan personnel que professionnel. S’investir en vaut la chandelle.
Avez-vous des histoires intéressantes au sujet de votre stage?
Ce ne sont pas tant des histoires, il s’agit davantage d’anecdotes. Deux me viennent à l’esprit.
Lors de ma première intervention dans le lycée Ivan Iliev, un groupe d’élèves attendait vers la porte d’entrée et discutait avant le début du cours. Ils ne savaient pas que je comprends parfois le bulgare et l’une des filles m’a comparé à Mr Bean. Je l’ai regardé avec un grand sourire et on a eu un fou rire collectif. A la fin de la classe, on a dansé sur les musiques traditionnelles bulgares au bout milieu de la salle de cours. Ils m’ont même donné un cours de danse. L’ambiance était géniale.
Ma deuxième anecdote s’est déroulée quand j’ai visité une exposition d’un artiste régional avec une professeure de français. Après la visite, on est resté devant le bâtiment et on a discuté en buvant un verre de vin en pleine rue comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle au monde. Cela m’a rappelé mon enfance dans ma région natale. Quand on vit dans des grandes villes françaises, il faut respecter de nombreuses règles et normes qu’elles soient légales ou sociales. A cet instant, en quelque sorte, je me suis senti libéré d’un poids.
Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours?
Je m’appelle Benoit Alixant-Futin. J’ai 22 ans. Je suis originaire de l’Est de la France dans le Jura en région Franche-Comté. J’ai commencé mes études à Lyon avant d’aller sur Lille après une année d’étude en Angleterre. Je suis étudiant en deuxième année de Master Relation Internationale et Coopérations Interculturelles en France à l’Université Lille 3 Charles de Gaulles dans le Nord.
Pourquoi avez-vous décidé de venir en Bulgarie ?
Sur la scène internationale, et dans le marché du travail, parler une langue qui n’est pas répandue en plus de parler d’autres langues beaucoup plus pratiquées est un atout de poids. C’est même indispensable pour certains postes auxquels j’aspire. La Bulgarie est un partenaire économique et politique important pour la France. Venir en Bulgarie présentait donc des avantages sur le plan professionnel.
Toutefois ce qui m’a attiré en premier lieu, c’est la richesse de l’histoire et de la culture bulgare. Les racines de cette culture sont anciennes. Terre de passage de par la présence du Danube, de nombreuses civilisations ont laissé un héritage culturel dont l’influence marque encore les générations contemporaines. De plus, l'architecture bulgare est atypique. Malheureusement, nombre de ses monuments, cloîtres, monastères, églises et musées ne sont pas suffisamment mis en valeur. Venir en Bulgarie représentait également pour moi l’opportunité de me rendre pour la première fois en Europe de l’Est. Les démocraties populaires au temps de l’URSS, la dissolution de l’ex-Yougoslavie, le Kosovo devenant un état et plus récemment le conflit interne en Ukraine sont autant de thèmes qui ont toujours attirés mon attention. Cependant, afin de mieux les comprendre, il fallait que je découvre le point de vue d’une autre culture, une qui soit située dans cette espace géographique.
Comment avez-vous connu l’Alliance Française de Blagoevgrad ?
Par internet.
Comment avez-vous vécu votre arrivée ?
Au départ, je n’ai pas été dépaysé autant que je le pensais. Après tout, on nous apprend dans notre parcours qu’il est important de se focaliser sur les points communs entre notre nouvel environnement et notre ancien afin de faciliter la transition. De plus, j’ai été très bien accueilli donc je n’ai pas été une seule fois nostalgique durant mon séjour.
Qu’est-ce que vous avez fait pendant votre temps libre ?
J’ai profité de mon temps libre pour discuter avec des amis bulgares et me promener afin de m’imprégner de l’atmosphère ambiante.
Est-ce que cette expérience à l’étranger vous a changé ?
Je ne saurais expliquer ou décrire exactement ce qui a changé en moi. Tout ce que je peux certifier c’est que mon retour en France fut difficile.
Avez-vous observé des différences culturelles ?
Les différences les plus visibles sont bien évidement les habitudes et les gestes de la vie quotidienne car ce sont des aspects culturels qui sont directement observables. On peut remarquer le poids des superstitions qui conduisent les bulgares à avoir des gestes automatiques tels que ne jamais poser son sac par terre. Mais cela sous-tend l’existence d’une différence plus profonde et ancrée dans la conscience collective. La plus grande divergence réside dans le fait que les bulgares ont une grille d’interprétation collective de leur environnement qui leur est propre. Cela conduit à avoir une vision du monde différente. Par exemple, certains événements ne sont pas interprétés de la même manière. Surtout les événements géopolitiques récents.
En Bulgarie, les émotions, le ressenti, la relation à l’autre ont un poids très important dans tous les aspects de la vie, professionnelle comme personnelle. D’ailleurs, les relations professionnelles débouchent fréquemment sur des relations amicales.
En France, ces deux aspects de la vie sont souvent dissociés. Le monde du travail est davantage rationnel qu’émotionnel. Il existe un mur entre la vie professionnelle d’un individu et sa vie personnelle qui est par définition privée.
En somme, la société bulgare est marqué par le relationnel et le rapport à l’autre tandis que la société française est régie par des règles juridiques.
Avez-vous connu la culture bulgare ?
En deux mois, je dirais plutôt que j’ai découvert un avant-goût de la culture bulgare.
Que voudriez-vous conseiller aux autres stagiaires ?
De venir à l’Alliance française de Blagoevgrad car c’est une expérience enrichissante autant sur le plan personnel que professionnel. S’investir en vaut la chandelle.
Avez-vous des histoires intéressantes au sujet de votre stage?
Ce ne sont pas tant des histoires, il s’agit davantage d’anecdotes. Deux me viennent à l’esprit.
Lors de ma première intervention dans le lycée Ivan Iliev, un groupe d’élèves attendait vers la porte d’entrée et discutait avant le début du cours. Ils ne savaient pas que je comprends parfois le bulgare et l’une des filles m’a comparé à Mr Bean. Je l’ai regardé avec un grand sourire et on a eu un fou rire collectif. A la fin de la classe, on a dansé sur les musiques traditionnelles bulgares au bout milieu de la salle de cours. Ils m’ont même donné un cours de danse. L’ambiance était géniale.
Ma deuxième anecdote s’est déroulée quand j’ai visité une exposition d’un artiste régional avec une professeure de français. Après la visite, on est resté devant le bâtiment et on a discuté en buvant un verre de vin en pleine rue comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle au monde. Cela m’a rappelé mon enfance dans ma région natale. Quand on vit dans des grandes villes françaises, il faut respecter de nombreuses règles et normes qu’elles soient légales ou sociales. A cet instant, en quelque sorte, je me suis senti libéré d’un poids.